
Données personnelles
Victime d’une fuite de données ? Découvrez comment limiter les risques avec un avocat
le 18 août 2025

Vous venez de découvrir une fuite de données. Ce guide vous montre, pas à pas, quoi faire maintenant pour protéger vos informations, éviter les erreurs coûteuses et faire valoir vos droits, que vous soyez particulier ou organisation. Avec l’appui d’un avocat en données personnelles, vous sécurisez chaque étape.
Sommaire
- Comprendre les enjeux d’une violation de données et les risques réels
- Réagir en 72 heures quand on est une organisation
- Particuliers victimes : protéger vos comptes et votre identité
- Professionnels : après une fuite de données, verrouiller la preuve, vos contrats et votre communication
- Responsabilités et contentieux : droit à réparation, preuves et stratégie
- Prévenir la prochaine fuite quand on est particulier : renforcer sa sécurité numérique au quotidien
- Prévenir la prochaine fuite quand on est professionnel : une gouvernance technique, juridique et humaine
- Trouver rapidement un avocat expert sur DePlano
- FAQ
Comprendre les enjeux d’une violation de données et les risques réels
Le RGPD définit la « violation de données à caractère personnel » comme une violation de sécurité entraînant, de manière accidentelle ou illicite, la destruction, la perte, l’altération, la divulgation non autorisée ou l’accès non autorisé à des données personnelles. Cela vise autant un piratage qu’un email envoyé au mauvais destinataire ou un accès non autorisé par un sous-traitant (source : privacy-regulation.eu).
Pourquoi c’est grave ? Parce que la fuite expose les personnes concernées à des risques concrets : usurpation d’identité, escroquerie, pertes financières, atteinte à la confidentialité, et pour l’entreprise, sanctions administratives, perte de confiance et litige. Les autorités européennes et françaises rappellent que, selon le niveau de risque, l’autorité de contrôle et parfois les personnes concernées doivent être informées sans délai (source : European Commission).
Réagir en 72 heures quand on est une organisation
Le RGPD impose au responsable de traitement de notifier la CNIL « dans les meilleurs délais et, si possible, 72 heures au plus tard » après avoir pris connaissance d’une violation susceptible d’engendrer un risque pour les droits et libertés. Si vous dépassez ce délai, vous devez justifier le retard et compléter ensuite votre notification. La CNIL confirme la possibilité d’une notification en deux temps : initiale puis complémentaire (source : gdpr-text.com).
Concrètement, la réponse à incident se structure autour de six réflexes opérationnels, issus des guides ANSSI et Cybermalveillance :
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Contenir : isolez immédiatement les systèmes touchés pour éviter la propagation, conservez les traces et n’éteignez pas sans avis technique.
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Qualifier : confirmez la réalité de l’incident, le périmètre, la nature des données personnelles et des mesures de sécurité impactées.
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Évaluer le risque pour les personnes concernées : type de données, volume, facilité d’identification, conséquences probables.
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Notifier : si le risque est avéré, notifiez la CNIL sous 72 h via le téléservice dédié ; si le risque est élevé, informez aussi les personnes concernées avec des explications claires et des conseils de protection.
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Communiquer de façon maîtrisée (interne/externe) pour maintenir la confiance et éviter les erreurs factuelles.
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Remédier : corriger les failles de sécurité, réinitialiser les accès, déployer des mesures complémentaires et documenter l’incident dans le registre interne.
📝 Points juridiques clés :
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Particuliers victimes : protéger vos comptes et votre identité
Si vos données personnelles ont fuité ou été exposées, adresse email, identité, IBAN, données de santé, identifiants, l’objectif est double : bloquer les usages frauduleux immédiats et préparer la preuve pour toute indemnisation ultérieure.
Commencez par sécuriser votre argent.
Surveillez vos comptes plusieurs fois par jour pendant la première semaine, activez les alertes SMS ou push et faites immédiatement opposition en cas d’opération douteuse. Contrôlez dans votre espace bancaire la liste des créanciers SEPA autorisés ; révoquez tout mandat que vous ne reconnaissez pas et demandez, si besoin, le remplacement des moyens de paiement. En parallèle, déposez plainte pour asseoir vos démarches de remboursement et figer les faits (source : Banque de France).
Poursuivez par la sécurisation de vos comptes numériques.
Changez sans délai les mots de passe de vos boîtes mail, services bancaires et principaux comptes en ligne, en privilégiant des mots de passe robustes et uniques, puis activez l’authentification multifacteur quand elle est disponible. Fermez les sessions actives, vérifiez l’historique des connexions et supprimez toute redirection d’email inattendue. Ces mesures réduisent fortement l’impact d’une fuite et limitent les réutilisations malveillantes de vos identifiants (source : CNIL).
En cas d’usurpation d’identité avérée ou suspectée, complémentaires : pénal et administratif.
Côté pénal, portez plainte et signalez les contenus illicites ou profils frauduleux aux autorités compétentes.
Côté administratif et civil, avertissez sans attendre vos organismes concernés (banques, opérateurs, assureurs, employeur si nécessaire), conservez chaque preuve utile et suivez les étapes officielles prévues par l’administration pour faire cesser l’usurpation (source : Ma Sécurité)
Quand la fuite implique votre IBAN ou des informations bancaires, gardez en tête que des prélèvements indus peuvent être tentés à partir d’IBAN collectés frauduleusement.
Outre la surveillance et l’opposition, vérifiez régulièrement les autorisations de prélèvement, soyez vigilant face aux « mises à jour de mandat » douteuses et, si des opérations inconnues apparaissent, contestez-les par écrit auprès de votre banque. Le cas échéant, vérifiez si vous êtes fiché pour incidents de paiement et demandez la consultation du FICOBA pour détecter d’éventuels comptes ouverts à votre insu. (source : CNIL).
Exigez des comptes auprès de l’organisme à l’origine de la fuite.
Demandez par écrit ce qui a été compromis, à quelle date, quelles mesures de sécurité ont été prises et quels conseils précis vous sont destinés. Sachez qu’en cas de risque élevé, le responsable de traitement a l’obligation de vous informer de la violation de données et de vous indiquer comment vous prémunir.
Pour faire valoir vos droits, documentez tout : notifications reçues, échanges avec la banque, captures d’écran, relevés, frais subis, temps passé. Ce dossier servira à étayer une demande d’indemnisation fondée sur l’article 82 du RGPD, qui reconnaît un droit à réparation pour le préjudice matériel ou moral résultant d’une violation du règlement. La Cour de justice de l’Union européenne a confirmé que le dommage moral peut ouvrir droit à réparation s’il est prouvé.
Enfin, si vous hésitez sur la priorité des actions, vous pouvez utiliser 17Cyber, le service public d’assistance en ligne. Accessible 24h/24 et 7j/7, il vous permet de décrire la situation que vous subissez (fuite de données, usurpation d’identité, arnaque en ligne, rançongiciel…) et d’obtenir un diagnostic immédiat. Selon vos réponses, le service propose des conseils pratiques adaptés et, si nécessaire, vous met directement en relation avec la police ou la gendarmerie compétente.
Professionnels : après une fuite de données, verrouiller la preuve, vos contrats et votre communication
Après l’alerte initiale, l’enjeu n’est plus de « faire vite », mais de faire juste pour protéger l’organisation et les personnes concernées. Concentrez-vous sur trois chantiers juridiques et opérationnels complémentaires.
Verrouiller la preuve et la traçabilité
Gelez immédiatement les journaux techniques et les sauvegardes utiles, organisez un gel des preuves et confiez la collecte à des intervenants habilités pour préserver la chaîne de conservation des éléments (courriels, tickets, logs, configurations, captures).
Formalisez un dossier unique et horodaté qui rassemble faits établis, hypothèses, décisions et mesures correctrices. Cette discipline probatoire facilite les échanges avec l’autorité de contrôle, les assureurs et, le cas échéant, la défense en contentieux.
Sous-traitants et contrats : activer les leviers du RGPD
Ouvrez sans tarder le volet contractuel avec vos prestataires exposés : vérifiez les obligations prévues par l’article 28 RGPD (assistance à la notification, sécurité, traçabilité, audits, recours à des sous-traitants ultérieurs) et les clauses contractuelles types éventuellement intégrées.
Exigez des rapports techniques circonstanciés, les preuves d’exécution des mesures de sécurité et, si nécessaire, l’activation des mécanismes d’audit ou de remédiation prévus au contrat.
Cadres sectoriels et multi-signalements : rester aligné
Au-delà du RGPD, certaines entités doivent rapporter l’incident dans d’autres cadres. La directive NIS2 prévoit un enchaînement d’alertes (avertissement précoce sous 24 h, notification sous 72 h, puis rapport final sous un mois), avec un contenu attendu sur les impacts et mesures de remédiation.
Dans le secteur financier, le règlement DORA harmonise les signalements d’incidents TIC auprès des autorités compétentes, sur des formats et des délais précisés par les régulateurs européens.
Communication maîtrisée et cohérente
Préparez des messages factuels, sans reconnaissance de faute non établie et cohérents avec les informations partagées aux autorités. Désignez un porte-parole, établissez des éléments de langage et une FAQ interne pour éviter les divergences, et synchronisez la communication juridique, technique et RH.
Responsabilités et contentieux : droit à réparation, preuves et stratégie
Côté contentieux, l’article 82 du RGPD consacre un droit à réparation du préjudice matériel ou moral causé par une violation du règlement, à l’encontre du responsable de traitement ou du sous-traitant. Même un dommage moral léger peut ouvrir droit à réparation s’il est prouvé.
Pour chiffrer le préjudice et sécuriser la preuve : conservez journaux d’accès, courriels, captures, traces techniques, copies des notifications reçues, attestations bancaires et éventuelles expertises. Cette traçabilité renforce votre dossier en précontentieux et contentieux, qu’il s’agisse d’une demande d’indemnisation, d’une action en responsabilité contractuelle (failles de sécurité, clauses manquantes) ou d’une mise en cause d’un sous-traitant.
Prévenir la prochaine fuite quand on est particulier : renforcer sa sécurité numérique au quotidien
La prévention repose avant tout sur l’adoption de réflexes simples mais réguliers. Une hygiène numérique personnelle permet d’éviter qu’une fuite de données déjà subie ne se reproduise ou ne s’aggrave.
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Sécurisation des comptes en ligne : utilisez des mots de passe uniques et robustes, idéalement gérés via un gestionnaire de mots de passe fiable, et activez systématiquement l’authentification à deux facteurs (2FA). Vérifiez régulièrement vos paramètres de sécurité sur vos boîtes mail, vos réseaux sociaux, vos comptes bancaires et vos services de santé en ligne.
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Surveillance de ses données personnelles : inscrivez-vous aux services d’alerte disponibles pour savoir si vos identifiants ont été compromis dans une base de données publique. Configurez également les alertes SMS ou push de votre banque afin d’être informé en temps réel des opérations sensibles.
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Appareils et mises à jour : maintenez à jour vos ordinateurs, smartphones et tablettes. Un appareil non actualisé est une porte d’entrée fréquente pour une cyberattaque. Installez un antivirus reconnu et évitez de télécharger des logiciels ou applications hors des stores officiels.
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Phishing et vigilance : la majorité des fuites et des usurpations commencent par un courriel ou un SMS frauduleux. Avant de cliquer, vérifiez l’expéditeur, méfiez-vous des fautes ou des urgences artificielles, et en cas de doute, contactez directement l’organisme concerné.
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Données partagées : limitez la quantité d’informations personnelles que vous diffusez sur les réseaux sociaux ou auprès de prestataires non essentiels. Plus les données sont nombreuses, plus le risque de fuite ou de croisement de données augmente.
En résumé, même si la sécurité informatique semble complexe, de petites habitudes constantes permettent de réduire considérablement le risque de nouvelle fuite et de préserver la confidentialité des données à long terme.
Prévenir la prochaine fuite quand on est professionnel : une gouvernance technique, juridique et humaine
Pour une organisation, la prévention passe par une stratégie de sécurité intégrée qui combine technologie, droit et sensibilisation interne. L’objectif n’est pas seulement de se protéger, mais aussi de démontrer sa conformité au RGPD et aux normes sectorielles en cas de contrôle ou de contentieux.
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Mesures techniques et supervision : appliquez le principe du moindre privilège pour l’accès aux données, segmentez vos réseaux, chiffrez les informations sensibles et mettez en place une supervision active (SIEM, journaux centralisés, alertes). Les sauvegardes doivent être régulières, testées et isolées pour résister aux rançongiciels.
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Organisation et gouvernance : définissez des procédures internes claires de gestion des incidents et assurez-vous que chaque collaborateur sait comment réagir face à un mail suspect ou une suspicion de fuite. Le DPO et le RSSI doivent coordonner une gouvernance documentaire : registre des traitements, registre des violations, cartographie des données et analyses d’impact (DPIA).
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Contrats et sous-traitants : vérifiez que vos contrats intègrent des obligations de sécurité, de coopération en cas de violation, de notification immédiate et de droit d’audit. Exigez de vos prestataires la preuve régulière de tests de résilience ou de certifications (ISO 27001, SecNumCloud, etc.).
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Conformité sectorielle : au-delà du RGPD, certaines entreprises doivent répondre à des obligations supplémentaires comme la directive NIS2 ou le règlement DORA dans le secteur financier. Intégrez ces exigences dans vos procédures afin d’éviter des notifications contradictoires ou incomplètes.
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Culture de sécurité : la technologie seule ne suffit pas. Sensibilisez vos équipes à la détection du phishing, organisez des exercices de crise réguliers, et communiquez sur les bonnes pratiques. La vigilance humaine reste le premier rempart contre les incidents.
Cette approche intégrée vous permet de réduire le risque de fuite, de renforcer la sécurité des systèmes d’information et de disposer de preuves solides en cas de contrôle par la CNIL ou de mise en cause devant le tribunal.
Trouver rapidement un avocat expert sur DePlano
Vous l’avez compris, un avocat spécialisé est déterminant pour maîtriser le risque et défendre vos droits, qu’il s’agisse d’une fuite de données personnelles subie par un particulier ou d’un incident de cybersécurité côté entreprise.
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