Vie des sociétés

Comment savoir si une entreprise est en redressement judiciaire ?

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Vous pouvez le vérifier gratuitement et en quelques minutes en croisant trois sources officielles : le BODACC, la fiche RCS et, selon les cas, les pages Service-public. Ces registres confirment l’existence d’un jugement d’ouverture, la période d’observation et l’identité des organes de la procédure.


Sommaire

  1. Comprendre le redressement judiciaire
  2. Les 5 étapes pour vérifier officiellement une procédure en cours
  3. Lire et interpréter les mentions publiées
  4. Que faire selon votre position : créancier, client, salarié
  5. Limites et pièges fréquents
  6. Trouvez un avocat expert simplement sur DePlano
  7. FAQ

Comprendre le redressement judiciaire

Le redressement judiciaire est une procédure collective destinée aux entreprises en cessation des paiements mais dont la situation n’est pas irrémédiablement compromise.

Son objectif est la poursuite de l’activité, le maintien de l’emploi et l’apurement du passif (source : Entreprendre Service Public). Cette procédure se distingue de la sauvegarde, déclenchée avant la cessation des paiements, et de la liquidation judiciaire, qui met fin à l’activité lorsque le redressement est impossible.

Avant l’ouverture, certains signaux faibles existent : retards répétés de paiementmises en demeure en chaîne, fournisseurs passés en « pré-paiement ».

Ils ne prouvent rien juridiquement ; seule la publication officielle emporte certitude.


Les 5 étapes pour vérifier officiellement si une entreprise est en redressement judiciaire

1. Identifier précisément l’entreprise

Relevez sa dénomination sociale, son SIREN/SIRET et, si possible, son siège.

Ces identifiants évitent les confusions d’homonymie lors des recherches dans les bases publiques.

 

2. Rechercher l’annonce au BODACC

Le Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales publie les décisions affectant la vie des entreprises, dont les jugements d’ouverture de procédures collectives.

Sur bodacc.fr, une recherche par SIREN permet de voir si un jugement d’ouverture de redressement judiciaire a été publié, ainsi que les décisions ultérieures : période d’observationplanconversion en liquidation.

Bon réflexe : activez une alerte BODACC sur la société surveillée pour être informé de toute nouvelle publication liée à la procédure.

 

3. Consulter la fiche RCS et le Kbis sur Infogreffe

La fiche RCS reprend les mentions légales portées au registre du commerce et des sociétés.

Lorsqu’un redressement est ouvert, on y retrouve :

  • la référence au jugement,

  • la date,

  • le tribunal compétent,

  • et l’identité du mandataire judiciaire et, le cas échéant, de l’administrateur judiciaire.

 

4. Vérifier les informations génériques sur Service-public

Les pages Service-public résument le cadre légal, les objectifs et les conséquences principales pour les entreprises en redressement.

Elles permettent de valider rapidement que les notions relevées dans BODACC/Infogreffe correspondent bien à un redressement et non à une sauvegarde ou une liquidation.

 

5. Croiser avec les informations des acteurs de la procédure

Le site du ministère de la Justice rappelle le rôle du mandataire judiciaire représentant les créanciers et, le cas échéant, de l’administrateur judiciaire.

Le site de la CNAJMJ propose des fiches pratiques pour les salariés et explique qui informe et à quels droits prétendre.


Lire et interpréter les mentions publiées

Jugement d’ouverture et période d’observation

La publication initiale porte la mention « jugement d’ouverture de redressement judiciaire ».

Elle précise :

  • le tribunal compétent,

  • la date du jugement,

  • la période d’observation,

  • et la désignation du mandataire judiciaire et, parfois, de l’administrateur.

La période d’observation sert à dresser un diagnostic, à sécuriser l’exploitation et à préparer un plan de redressement.

 

Déclaration des créances et gel des poursuites

L’ouverture entraîne la suspension des poursuites individuelles et l’obligation, pour chaque créancier, de déclarer sa créance dans les délais légaux au mandataire judiciaire.

L’objectif est l’élaboration d’un plan de redressement fixant les modalités d’apurement du passif, généralement sur une durée pouvant aller jusqu’à dix ans.

 

Conséquences selon la suite donnée

Trois issues principales :

  • adoption d’un plan de redressement,

  • cession partielle sous contrôle du tribunal,

  • ou conversion en liquidation judiciaire si la poursuite est impossible.


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Que faire selon votre position

Vous êtes les créanciers ou les fournisseurs

Dès la publication au BODACC, relevez le SIREN, la date du jugement et les coordonnées du mandataire judiciaire figurant dans l’annonce.

Déclarez votre créance dans le délai légal en joignant les justificatifs : facturesbons de commandeconditions générales. Le formulaire officiel CERFA n° 10021*01 est disponible sur Service-Public.fr.

Surveillez les publications suivantes (plan, cession, conversion) pour ajuster votre stratégie commerciale.

L’objectif est de préserver vos droits tout en évaluant la capacité de poursuite d’activité pendant la période d’observation.

 

Vous êtes client de l’entreprise

La procédure n’annule pas automatiquement les contrats en cours.

Vérifiez les décisions publiées et interrogez l’administrateur ou le mandataire sur les livraisonsacomptes et garanties.

La période d’observation encadre les paiements et peut autoriser des aménagements de contrats sous contrôle du tribunal.

La consultation de la fiche RCS et du BODACC permet de confirmer qui est habilité à signer et engager la société.

 

Vous êtes salarié

En redressement judiciaire, les contrats de travail se poursuivent en principe.

Des licenciements économiques peuvent toutefois être autorisés pendant l’observation s’ils présentent un caractère urgentinévitable et indispensable, et s’ils sont autorisés par le juge-commissaire.

En cas d’impossibilité de paiement des salaires, l’AGS peut intervenir selon ses règles.

Consultez les ressources de la CNAJMJ pour connaître vos interlocuteurs et vos droits.


Limites et pièges fréquents à éviter

Homonymies et erreurs d’identification

Deux sociétés peuvent porter un nom proche.

Sans SIREN, les recherches au BODACC peuvent renvoyer à une autre entité.

Vérifiez toujours la concordance SIRENadressegreffe et tribunal.

 

Décalage de publication et mises à jour

Un léger délai peut exister entre le jugement et sa mise en ligne au BODACC.

En cas d’urgence, consultez la fiche RCS, puis suivez les annonces suivantes (plancessionclôture).

 

Confusion entre redressement, sauvegarde et liquidation judiciaire

  • Sauvegarde : avant la cessation des paiements.

  • Redressement : après la cessation des paiements.

  • Liquidation : fin définitive de l’activité.

💡 À retenir

Pour savoir si une entreprise est en redressement judiciaire :

  • Identifiez son SIREN,

  • Cherchez la publication au BODACC,

  • Contrôlez la fiche RCS sur Infogreffe,

  • Validez via Service-public,

  • Notez les coordonnées du mandataire ou de l’administrateur pour agir dans les délais.


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Questions fréquentes

Le BODACC et Infogreffe publient toutes les décisions prises par le tribunal. L’adoption d’un plan de redressement est un signal positif, mais sa réussite dépend de la trésorerie et de la capacité réelle de l’entreprise à générer des revenus. Il n’existe donc pas de garantie. Un avocat spécialisé peut analyser les éléments publiés et les états financiers déposés pour évaluer les chances de redressement.
En principe, vous disposez de deux mois à compter de la publication au BODACC pour déposer votre déclaration de créance. Pour les créanciers domiciliés à l’étranger, ce délai est porté à quatre mois. Passé ce délai, vous risquez de perdre vos droits, sauf relevé de forclusion accordé par le juge.
Non, les poursuites individuelles sont suspendues dès l’ouverture de la procédure. Seul le tribunal de commerce, dans le cadre de la procédure collective, peut décider des suites. Toutefois, vous pouvez agir via la déclaration de créance, ou demander des vérifications au mandataire judiciaire.
En principe, la société répond seule de ses dettes. Cependant, en cas de faute de gestion ayant contribué à l’insolvabilité, le tribunal peut engager la responsabilité personnelle du dirigeant, voire prononcer une interdiction de gérer.
Si le délai de déclaration est expiré, vous pouvez demander un relevé de forclusion, mais il doit être justifié par un motif légitime (exemple : vous n’avez pas été averti de la publication). Cette procédure reste exceptionnelle et soumise à l’appréciation du juge.
Non, la règle est la poursuite des contrats utiles à la continuation de l’activité. Le mandataire ou l’administrateur judiciaire peut toutefois décider d’y mettre fin si leur exécution aggrave la situation financière. Le tribunal contrôle ces décisions.
Oui, sous certaines conditions. Les créances nées après le jugement d’ouverture, dites « postérieures », bénéficient d’un privilège de paiement. Cela peut inciter des partenaires financiers à accorder de nouveaux crédits, à condition que le plan de redressement soit crédible.

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